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A6 NORD, L’AUTRE FUTURE AUTOROUTE INTÉGRÉE

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Nous avons travaillé avec un urbaniste afin que le projet bénéficie à l’ensemble des modes de déplacement, sur la couture urbaine entre l’autoroute et ses franges, et améliore le cadre de vie des riverains. Christophe Labbé, conducteur d’opérations grands projets

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L’aménagement de l’autoroute A480 est remarquable à tous points de vue. Si elle fait référence, c’est parce qu’elle a redonné sa fluidité à la circulation, en réduisant de 50 % le temps de parcours sur la totalité de son tracé. Mais c’est aussi parce qu’elle est exemplaire sur le plan environnemental. Ceci s’est traduit par la plantation de 50 000 arbres et la création de 6,5 km de protections acoustiques, afin de protéger et isoler les riverains de l’axe routier. Dix-sept bassins enterrés de traitement des eaux ont aussi été créés. Pilotés par le PC CESAR, à Nances, ces derniers sont destinés à la collecte des eaux de pluies (jusqu’alors rejetées dans le milieu naturel), à l’écrêtement des débits en cas de fortes précipitations et au confinement d’éventuelles pollutions accidentelles. Une ligne à haute tension a, par ailleurs, été enfouie et gommée du paysage, embellissant le panorama grenoblois. Et ce ne sont que quelques exemples. Des fresques urbaines ont également été réalisées sur le diffuseur Louise-Michel et sur la partie centrale de l’écran acoustique de Catane avec une œuvre signée de l’artiste Pantonio. Son dessin est ancré dans le territoire : il représente à la fois l’évolution de la vie en représentant, à partir d’animaux, les montagnes environnantes et le Drac, ainsi que la dimension scientifique et technologique de la métropole de Grenoble.

L’AMÉNAGEMENT

L’INTÉGRATION

L’A480 est une autoroute urbaine intégrée. C’est la seule à traverser une ville, plutôt que de la contourner. « Imaginé dès 2015, cet aménagement au service du territoire se révèle, a posteriori, en harmonie complète avec les problématiques sociétales actuelles, notamment par la réservation au nord de l’A480, sur l’A48, d’une voie de circulation au covoiturage durant les heures de pointe, ainsi que par le partage de la voie la plus à droite avec les transports publics », note Nicolas Orset, directeur des opérations. « Les enjeux étaient à la mesure de ce défi inédit. La phase d’écoute a été essentielle puisque l’ouvrage nécessitait d’intégrer, outre sa dimension environnementale évidente, une dimension urbanistique forte », observe Ghislaine Baillemont, directrice générale adjointe. La réinsertion des infrastructures vieillissantes dans leur environnement, dans le respect des riverains, sans nuisance supplémentaire et en intégrant les enjeux de la transition écologique, fait partie « des enjeux de nos métiers pour les prochaines années », ajoute-t-elle. Une petite révolution culturelle est en marche, porteuse de nombreuses promesses.

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Imaginé dès 2015, cet aménagement au service du territoire se révèle, a posteriori, en harmonie complète avec les problématiques sociétales actuelles, notamment par la réservation au nord de l’A480, sur l’A48, d’une voie de circulation au covoiturage durant les heures de pointe, ainsi que par le partage de la voie la plus à droite avec les transports publics. Nicolas Orset, directeur des opérations

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mobilisés en période de pointe

de protections acoustiques pour protéger et isoler les riverains de l’axe routier

500

50 000

6,5 km

compagnons

arbres plantés

L’aménagement de l’A480 a réussi un double tour de force : rester dans l’emprise foncière existante et maintenir la circulation durant les travaux. « Quand on fait du neuf, on dissocie les corps de métiers. À Grenoble, nous avons dû organiser les travaux par plots balisés, à l’intérieur desquels étaient réalisés terrassements, réseaux, génie civil, chaussées… Nous avons fonctionné comme dans un puzzle, pièce par pièce », explique Christophe Labbé, conducteur d’opérations grands projets à la direction des opérations. Ce projet remarquable, dont le but était de transformer une autoroute vieillissante en une véritable infrastructure insérée dans le paysage urbain et vecteur de mobilité urbaine, est un cas unique à cette échelle en France. Il doit beaucoup à sa dimension humaine. « C’est le fruit d’un travail partenarial avec les collectivités locales, Grenoble-Alpes Métropole, le département de l’Isère et les communes, ainsi qu’avec la préfecture et les services de l’État, rappelle Nicolas Orset, directeur des opérations. Tout le monde a su écouter, comprendre les contraintes des uns et des autres, s’adapter et innover. » Un alignement de planètes accentué par l’implication des bureaux d’études (Egis/Ingerop), des entreprises de travaux et des équipes d’APRR & AREA.

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Dès 2016, nous avons entamé un dialogue permanent avec les élus, les autorités, les riverains, les associations et les usagers. L’écoute et la concertation ont été les maîtres-mots. La transformation progressive de nos territoires ne peut se faire aujourd’hui que de cette manière. Ghislaine Baillemont, directrice générale adjointe en charge de l’infrastructure et des concessions

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LA TRANSFORMATION

100 000

ans

300 millions d’€ d’investissements

véhicules / jour

L’ A480 était saturée du matin au soir et entraînait des trafics de fuite dans l’agglomération iséroise.

de travaux pour retrouver de la fluidité et s’intégrer plus harmonieusement dans le cadre de vie.

Construite pour les Jeux olympiques d’hiver de 1968, l’A480 traverse le contexte urbain grenoblois sur l’axe Lyon-Briançon. Elle a été profondément réaménagée au terme d’un chantier qui aura duré quatre ans. L’A480 est entrée en service dans son entièreté mi-décembre. Elle retisse le lien entre les villes qui composent l’agglomération et offre un gain de temps et de confort inestimables pour tous les citoyens qui souhaitent se déplacer sans nuisances supplémentaires.

À Grenoble, l’autoroute urbaine intégrée

Focus

Décembre 2022

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L’A480 achevée, APRR travaille sur un autre projet similaire : l’A6 Nord en région parisienne, une section de 18 km entre notre fin de concession actuelle et la Francilienne, fréquentée par 100 000 véhicules chaque jour. Bientôt intégré au périmètre de la concession dans le cadre du Plan d’investissement mobilité, ce projet se chiffre à 200 millions d’euros. Il consiste à fluidifier la circulation au niveau des voies qui séparent les flux d’échanges entre l’A6 et la Francilienne, à réserver une voie au covoiturage et à créer un pôle d’échanges multimodal, le tout avec un grand souci d’intégration environnementale.

A6 NORD, L’AUTRE FUTURE AUTOROUTE INTÉGRÉE